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Nanterre et Politiques
5 juin 2006

Ségolène Royal aborde la question de la sécurité dans sa globalité

Ségolène RoyalCertains moralistes de la gauche ont refusé d'entendre ce que Ségolène Royal avait réellement exprimé sur la question de la sécurité, pour n'en conserver qu'une approche anecdotique.

En fait, elle aborde la question dans sa globalité en resituant la sécurité au sens de la délinquance dans le contexte social. Oui, je crois qu'une politique de gauche repose sur une vraie approche de la sécurité. Oui les gens souffrent confrontés au chômage, à la précarité, à l'injustice, à l'indécence des revenus des grands patrons et face à la petite violence quotidienne.

Invitée à l'émission de France 2, Les quatre vérités, le 2 juin, elle a apporté quelques précisions sur les mesures les plus controversées :

Mise sous tutelle des allocations familiales et réseaux de parents :
La droite aujourd'hui suspend les allocations familiales, c'est-à-dire les supprime pour les familles. La mise sous tutelle qui existe d’ailleurs depuis des années (je pense que chacun qui aujourd'hui prend la parole doit d’abord s’informer avant de déformer les choses), ça consiste à faire en sorte que les dépenses continuent à se faire pour la famille, mais avec une personne qui suit ces dépenses et qui décide. (...)
Quand on est seule face à un, deux, même plusieurs adolescents, on est en grande difficulté, d’où l’idée des stages, des réseaux de parents, c'est-à-dire des parents qui se regroupent et qui sont épaulés par un travailleur social, pour faire en sorte d’assumer leurs responsabilités. Donc, c’est une mesure respectueuse des familles, mais qui cherche à les réinstaller dans leur position d’autorité parentale.

Encadrement "militaire" pour les jeunes délinquants :
Je reconnais que le mot « militaire » a pu surprendre mais de quoi s’agit-il ? Lorsqu’il y a une catastrophe humanitaire dans le monde, qui va sur place ? Les militaires, les pompiers, les gendarmes, les associations humanitaires. C'est-à-dire des professions effectivement sous uniforme parce qu’elles ont des compétences et que c’est une armée citoyenne. Et donc l’idée, quelle est-elle ? Est-ce qu’il est préférable pour un jeune qui vient de commettre son premier acte de délinquance d’être en prison, dans cette école du crime d’où on ressort plus délinquant que lorsque l’on y est rentré ? (...) L’encadrement militaire, ce n’est pas l’encadrement d’un service militaire où on apprend à tirer, où on conduit un char... Il s’agit de redonner un certain nombre de repères dans le respect des jeunes, dans l’affection des jeunes, dans la volonté de les remettre dans le droit chemin au bon moment avant qu’ils ne basculent dans la délinquance la plus dure.

On comprend, dès lors, que l'approche de la sécurité est un moyen pour développer des actions qui reposent sur le coeur de nos valeurs républicaines et socialistes.

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Commentaires
J
Face au défis, que nous devrons affronter en 2007 en cas de victoire, causés notamment par les dégâts du libéralisme qui se délecte de l'insécurité, il va bien falloir être imaginatifs, en d'autres termes "oser" et "innover" et pour le moment on n'ose pas grand chose, en matière de fiscalité, de financement de la protection sociale, ou de la création d'un vrai et grand service de l'emploi....
P
Je ne pense pas que le neuf soit un critère de choix d'une politique. La recherche de l'innovation est souvent vaine. Mais notre responsabilité est d'effectuer une analyse pertinente de la réalité sociale à l'aide de nos grilles de valeurs.<br /> Je partage l'idé selon laquelle il n'y a pas d'ordre sans justice sociale. Je rajoute qu'il n'y a pas de justice sociale sans sécurité.<br /> Il y a 50 ans, la sécurité sociale a été créée pour garantir le risque santé. Aujourd'hui, alors que la politique de Sarkozy, en matière de sécurité physique des personnes se révele (malheureusement pour les victimes) inefficace et en échec, ce n'est pas le moment de baisser les bras. Les moyens ne sont pas les mêmes, l'objectif de garantir la sécurité physique des personnes doit être complètement celui des socialistes<br /> <br /> Philippe LACROIX
J
J'entends la suite pour voir, et pour l'instant je ne vois rien de neuf à l'horizon, du déjà dit, du déjà fait, et absolument rien sur les moyens...<br /> <br /> Les questions centrales, de la politique de l'emploi à la politique industrielle, du projet européen à la politique fiscale et celle du financement de la protection sociale, de la "réforme" de l'Etat à celle des institutions, seront au coeur du débat de 2007, et on attend des socialistes autre chose que des banalités sur l'insécurité...<br /> <br /> Et pour terminer, il n'y a pas d'ordre sans justice sociale et c'est bien sur cette dernière question que nous, socialistes, nous sommes attendus au tournant.
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