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Nanterre et Politiques
27 mai 2006

Amnistie présidentielle, le temps des copains et des coquins

drut_amnistieLorsque, hier soir, j'ai appris par des amis que notre inénarable Chirac avait utilisé une loi d'août 2002 pour amnistier Guy Drut, je n'ai pas pu le croire. Ma première réaction fut de dire qu'une telle "connerie" n'était pas possible. Bien vite, j'ai dû me résoudre à comprendre qu'avec des gens comme Chirac, de Villepin ou Sarkozy, tout est possible.

Rappelons les faits. Guy Drut a bénéficié d'un emploi fictif et touché, ainsi 118 000 €. Le 26 octobre 2005, il a été condamné à 15 mois de prison avec sursis et 50 000 € d'amende. N'ayant pas fait appel, sa condamnation est définitive. Notons au passage deux informations. A l'époque de l'emploi fictif, il déclarait 13 millions de francs au fisc (oui, vous avez bien lu) et le tribunal ne l'a pas condamné à une peine d'innéligibilité.

Chirac, en tant que Président de la République, vient de l'amnistier, sous le prétexte qu'il aurait rendu des services exceptionnels, en tant que sportif. Il explique (comme le rapporte le journal Le Monde de ce jour) que la France ne pouvait pas laisser le siège vacant au CIO.

Encore une fois, il nous prend pour des gogos ! La condamnation de Guy Drut n'a aucun lien avec le CIO. Il s'agit bien, pour Chirac, de soustraire un copain d'une décision de justice, en usant de sa fonction.

A la fin des années 70, ministre de l'intérieur de l'époque, Poniatovski avait utilisé l'expression "des copains et des coquins". Nous y voilà !

Il est grand temps de supprimer de notre droit, cette possibilité de "droit divin", pour le Président de la République, de passer outre une décision de justice. Décidément, nos institutions sont à bout de souffle, surtout lorsque l'intérêt général et le bien public ne sont pas la motivation des plus hauts niveaux de l'Etat.

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