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Nanterre et Politiques
6 mai 2005

La rénovation urbaine : au-delà des annonces gouvernementales, la réalité

Avec de grands effets d'annonce, la rénovation urbaine est présentée comme un élément important de la politique du Gouvernement Raffarin. Cependant, là comme sur d'autres pans de l'action gouvernementale, la réalité des faits montre dans quelle idéologie cela se situe.

En prenant l'exemple de Nanterre, la rénovation urbaine et sociale a pour objectif l’égalité de qualité de vie des Nanterriens dans tous les quartiers. C’est un triple enjeu :

  • Un enjeu de solidarité territoriale pour donner une plus grande unité à la ville, créer ou développer de nouveaux pôles de vie économique et sociale (Petit Nanterre, nouveau quartier de « l’Université », l’Axe entre la préfecture et l’arche, les quartiers du Parc…) et les équipements publics nécessaires,
  • Un enjeu de lutte contre la spéculation immobilière en construisant une diversité de logements sociaux, intermédiaires, en accession à la propriété pour partager de l’espace entre des gens différents qui cohabitent et profitent de leurs différences. C'est un point très difficile. Par exemple, il ne suffit pas de proposer des logements à l'accession à la priopriété à des prix convenant à des revenus moyens ou modestes, il faut garantir qu'ils ne feront pas l'objet d'une spéculation à court terme. Or, les outils juridiques pour le réaliser n'existent pratiquement pas.
  • Un enjeu de solidarité financière, avec des besoins en investissements considérables où l’Etat doit assumer sa responsabilité en aidant Nanterre à réparer les errements du passé. Car reconstruire, ce n’est pas exclure les habitants. Nous avons besoin des financements de l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU). En effet, les habitants d'aujourd'hui de logements sociaux doivent se voir proposer des logements dont les loyers sont compatibles avec leurs revenus. La seule solution pour y parvenir passe par des financements conséquents de l'Etat. Dans le cas contraire, les opérations de rénovation conduirait à la précarité les actuels habitants. C'est impensable !

Nous sommes très inquiets. Cela fera d'ailleurs l'objet de la tribune des élus socialistes dans le magazine Nanterre-Info.

Les budgets nécessaires n’ont pas été adoptés par le gouvernement Raffarin et pire, l’attribution des financements Borloo se fait actuellement sur des critères partisans. Ainsi, des communes moins en difficultés comme Rueil-Malmaison ou Colombes sont retenues par l’ANRU, alors que, le dossier de Nanterre est ignoré.

Dernièrement, lors d'une rencontre entre le maire de Nanterre et le secrétaire général adjoint de l'ANRU, nous avons appris que le dossier de Nanterre n'était pas prioritaire au prétexte que nous avions une très grosse opération d'aménagement (le projet Seine-Arche) et, qu'en conséquence nous devions chercher à financer la rénovation urbaine par la construction de bureaux. C'est une conception irresponsable (au sens de l'urbanisme), injuste et indigne de la part de cet établissement.

C’est une atteinte aux principes républicains : l’égalité des chances ce n’est pas toujours plus pour les mêmes, mais plus pour ceux qui en ont véritablement besoin.

Par ailleurs, au-delà de Nanterre, nous pouvons être inquiet de constater que la rénovation urbaine, dans le département de Hauts de Seine, est le prétexte pour démolir des logements sociaux dans le but d'en faire partir leurs habitants...

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